Accès direct aux kinésithérapeutes
L’URPS MK HDF a organisé, le 18 décembre 2021, une visioconférence pour discuter de l’accès direct aux kinésithérapeutes, au sein des CPTS.
Pour visionner le replay, c’est par ici : https://youtu.be/x_AyGYoMAJo
Vous pouvez également consulter le diaporama avec les explications et commentaires ici :
L’URPS MK HDF souhaite expérimenter l’accès direct aux kinésithérapeutes au sein des CPTS.
Annoncé en septembre 2019 dans le cadre du pacte de refondation des urgences, l’accès direct au kinésithérapeute pour les entorses de la cheville et les lombalgies aiguës a été concrétisé par deux arrêtés relatifs au protocole de coopération parus au Journal Officiel le 8 mars 2020 :
« Prise en charge de la douleur lombaire aiguë inférieure à 4 semaines par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d’une structure pluri-professionnelle » et « Prise en charge du traumatisme en torsion de la cheville par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d’une structure pluri-professionnelle ».
Les kinésithérapeutes qui exercent dans des structures pluriprofessionnelles pourront accueillir directement les patients qui souffrent d’une entorse de la cheville ou d’une lombalgie aigüe.
Les kinésithérapeutes ne sont pas de simples techniciens et disposent d’une expertise propre.
Les objectifs :
- Participer au désengorgement des urgences et libérer du temps aux médecins généralistes.
- Encourager les CPTS à expérimenter l’accès direct et les accompagner.
Les protocoles de coopération « prise en charge des entorses de chevilles et de la lombalgie aiguë » sont réalisés entre un médecin généraliste et un kinésithérapeute. L’organisation du parcours-patient reste à définir (critères d’inclusion et d’exclusion, bilan et transmission au médecin traitant, possibilités de prescription pour le kiné) ainsi que la rémunération des professionnels (avec un forfait rémunérateur et/ou en indemnisant les tours de garde).
- Intégrer une structure d’exercice coordonné : dans une MSP, une CPTS ou dans un Centre de Santé
labelisé par l’ARS. - Créer un binôme déléguant/délégué : les kinésithérapeutes (délégués) et les médecins généralistes (délégants) de ma structure souhaitent mettre en place le
protocole. - Se former : l’URPS MK HDF propose des formations pour les kinés sur les drapeaux rouges des 2 protocoles de coopération nationaux (offertes)
- S’organiser : réfléchir au parcours de soin et aux outils (tableau de suivi, liaison avec le médecin traitant)
- Déclarer le protocole : Par ici
- Prendre en soins : prise de rendez-vous avec le kinésithérapeute
- Transmettre sa facture : le kiné liste les prises en charge dans ce tableau : ici et le transmets à sa CPTS qui percevra, de la CPAM, le montant indiqué
- Evaluer : es délégants et délégués se réunissent pour analyser
des indicateurs de suivi du protocole de coopération et les éventuels évènements
indésirables.
Les kinésithérapeutes auront, dans ces deux protocoles le droit de prescrire un arrêt de travail de moins de 5 jours selon le référentiel Ameli, ainsi qu’une rééducation en kinésithérapie.
Pour la torsion de la cheville, il pourra prescrire :
- du paracétamol,
- une contention, une attelle amovible, des cannes anglaises,
- en présence d’un ou plusieurs critères d’Ottawa, une radio (en cas de fracture, il réorientera le patient vers le médecin).
Concernant la lombalgie aiguë, le kinésithérapeute pourra prescrire :
- un AINS en l’absence de toute contre-indication avec, au besoin un inhibiteur de la pompe à protons en cas de douleurs d’estomac,
- du paracétamol
La douleur lombaire aigüe chez l’adulte
Critères d’inclusion :
Douleur lombaire d’apparition brutale, depuis moins de 4 semaines, chez un adulte de 20 à 55 sans, dont un des délégants est un médecin traitant, et qui n’a pas refusé l’accès à son dossier médical au délégué.
Critères d’exclusion :
Interrogatoire :
- Altération de l’état général, perte de poids involontaire et inexpliquée
- Fièvre ou signe d’infection
- Ponction lombaire < 14 jours
- Douleur de type inflammatoire, non mécanique : douleur d’aggravation progressive, présente au repos et en particulier durant la nuit, qui diminue voire disparait lors des mouvements et ces activités, avec présence d’un dérouillage matinal
- Douleur thoracique (rachialgies dorsales)
- Traumatisme à forte cinétique
- Irradiation dans un membre inférieur
- Dysfonction urinaire
- Déficit neurologique objectif
- Accident de travail
- 3ème épisode dans les 12 derniers mois
Examen du dossier médical :
- Antécédent de cancer, de chirurgie du rachis
- Rhumatisme inflammatoire connu
- Fragilité osseuse (ostéoporose, corticothérapie au long cours)
- Risque infectieux (immuno-déficience, usage de drogues IV)
- Grossesse
Examen clinique :
- Douleur irradiant dans les membres inférieurs
- Troubles vasculaires aux membres inférieurs : pied blanc, froid, abolition des pouls périphériques
- Symptômes neurologiques étendus (déficit dans le contrôle des sphincters vésicaux ou anaux, atteinte motrice au niveau des jambes, syndrome de la queue-de-cheval).
- Paresthésies au niveau du pubis (ou périnée) ; anesthésie en selle
- Plaie a proximité du rachis
- Douleur à la pression d’une épineuse
- Déformation structurale importante du rachis
Lors de la prise en charge :
- Refus du patient
- Doute du délégué (« Guts feeling »)
Torsion de la cheville
Critères d’inclusion :
Douleur de cheville consécutive à un traumatisme en torsion chez un patient dont un des délégants est médecin traitant, et qui n’a pas refusé l’accès à son dossier médical au délégué.
Critères d’exclusion :
Interrogatoire :
- Âge < 18 ans ou > 55 ans
- Plaie de la cheville
- Polytraumatisme
- Chute consécutive à un malaise
- Douleur de genou associée
- Appui unipodal impossible persistant à 24 heures du traumatisme initial
- Accident de travail
- 2 antécédents d’entorse sur la même cheville
- Antécédent de maladie thrombose veineuse profonde
- Traitement par anti-agrégant ou anticoagulant
Examen :
- Appui unipodal impossible ou impossibilité de faire 4 pas
- Signes d’atteinte ou de rupture du tendon d’Achille (augmentation de la flexion dorsale de la cheville traumatisée par rapport à la cheville saine)
- Douleur à la palpation sur le trajet de la fibula
Lors de la prise en charge :
- Refus du patient
- Doute du délégué (« Guts feeling »)
Documents à télécharger
Décret « Prise en charge du traumatisme en torsion de la cheville par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d’une structure pluri-professionnelle »
Décret « Prise en charge de la douleur lombaire aiguë inférieure à 4 semaines par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d’une structure pluri-professionnelle »